Nos associations dénoncent unanimement la décision du gouvernement du Québec de supprimer définitivement le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) dès le 19 novembre 2025. Cette mesure menace directement l’avenir de milliers d’étudiantes et d’étudiants internationaux et compromet la vitalité économique, scientifique et culturelle de notre province.
La suppression du PEQ place les étudiantes et étudiants, tant aux cycles supérieurs qu’au premier cycle, devant un choix impossible : abandonner leur projet académique ou quitter le Québec pour des universités d’autres provinces canadiennes où les perspectives d’immigration sont plus claires. Cette tendance est déjà observable, alors que de nombreux jeunes francophones choisissent des établissements anglophones hors Québec en raison de meilleures garanties d’établissement permanent.
En abolissant le PEQ, le gouvernement accélère l’exode des cerveaux et prive le Québec d’une génération de diplômées et diplômés qualifiés, qui auraient pu enrichir notre société sur les plans économiques, sociaux et culturels.
Les personnes issues du milieu de la recherche et de la formation avancée, qui cumulent des expériences d’études et de travail, incarnent une réalité hybride cruciale au sein des universités et laboratoires du Québec. Elles encadrent des équipes, participent à la recherche scientifique et contribuent directement à l’économie du savoir. Le signal envoyé par la suppression du PEQ est préoccupant : leur expertise et leur engagement ne trouvent plus de reconnaissance institutionnelle dans notre province.
Le PEQ représentait également un levier stratégique pour l’attraction et la rétention des talents internationaux. Sa disparition affaiblit la compétitivité du Québec face à d’autres provinces et pays qui misent activement sur des programmes d’immigration adaptés aux parcours universitaires et professionnels des étudiantes et étudiants étrangers.
Le remplacement du PEQ par le Programme de sélection des travailleurs et travailleuses qualifié·e·s (PSTQ) instaure un système inadapté à la réalité étudiante. Fondé sur une grille de points favorisant l’expérience de travail à temps plein et l’établissement en région, il est difficilement compatible avec la poursuite d’études. Cette décision brise la promesse faite à des milliers d’étudiantes et d’étudiants qui avaient choisi le Québec pour y bâtir durablement leur avenir.
Nos associations demandent au gouvernement de :
- Maintenir le PEQ comme voie d’accès privilégiée à la résidence permanente pour les diplômé·e·s internationaux.
- Consulter les associations étudiantes avant toute réforme majeure des politiques d’immigration.
- Reconnaître la contribution essentielle des étudiant·e·s internationaux au développement du Québec.
Cosignataires:
Flora Dommanget, Présidente
Coralie Duchesneau, Présidente
Serigne Babacar Fall, Président
