Québec, le 21 mars 2019 - Suite au dépôt du budget 2019-2020 du gouvernement provincial, l’AELIÉS (Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux cycles supérieurs) se dit déçu du résultat de ce premier exercice du genre pour le gouvernement Legault, malgré quelques bons coups.
Des miettes pour le financement des universités
Le mouvement étudiant avait des raisons d’être optimiste cette année à la suite des annonces faites lors du budget de l’an dernier, en plus de l’annonce de surplus budgétaire pour cette année. En effet, nous avons assisté à une bonne lancée l’année dernière avec la bonification de 173 millions accordée au réseau universitaire. Malheureusement, on ne remarque aucune nouvelle somme afin de financer le réseau universitaire québécois dans son ensemble pour ce budget-ci. Notons tout de même que le gouvernement maintient les sommes qui ont été investies l’année dernière. Nous remarquons que sur les 269 millions supplémentaires sur 5 ans en enseignement supérieur, très peu auront la possibilité d’être utilisés par l’Université Laval. En effet, seulement 15 millions de cette enveloppe pourront être utilisés par l’ensemble du réseau universitaire. Ces montants serviront à adapter la formation universitaire aux besoins du marché du travail. Ces sommes additionnelles sont en phase avec la vision marchande de l’éducation du gouvernement actuel.
Des investissements ciblés en recherche universitaire
Lors du dernier budget, nous avons assisté à des investissements supplémentaires de 40 millions de dollars par année sur cinq ans dans le financement des Fonds de recherche du Québec (FRQ). Pour ce qui est de cette année, aucune somme n’a été ajoutée afin de pallier le manque à gagner au sein des Fonds de recherche du Québec. Des sommes supplémentaires auraient pu permettre d’augmenter le nombre de bourses disponibles pour la population étudiante aux cycles supérieurs. Nous remarquons une fois de plus que les nouvelles sommes en recherche sont plutôt axées sur les besoins du marché du travail. En effet, bien que nous soyons contents de voir des sommes allouées en recherche en intelligence artificielle (79,3 millions sur cinq ans), nous craignons aussi que ces sommes aient pour but d’orienter encore plus la recherche.
Nous tenons toutefois à souligner deux points forts du budget sur le plan de la recherche. En effet, le gouvernement travaillera dans le but de faciliter l’accès aux données aux chercheur-euse-s associé-e-s à des organismes publics, ce qui inclue les universités. Le gouvernement prévoit la mise en place d’un guichet de services permettant un accès aux bases de données ministérielles, ce qui pourra faciliter la vie de plusieurs membres de l’AELIÉS. De plus, il est intéressant de constater que 6,1 millions de dollars sont alloués au financement du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), qui est présent à l’Université Laval.
Les stagiaires : grand-e-s oublié-e-s du budget
La question des stages représente à notre avis la plus grande déception de ce budget 2019-2020. Bien que le ministre Roberge affirme que le chantier des stages prendra fin au mois d’avril, il aurait été souhaitable de réserver des sommes dès maintenant à cet effet. Le gouvernement a raté ce rendez-vous important avec le mouvement étudiant, ce qui est difficilement comprenable de notre part. De plus, aucune solution à court terme n’est trouvée dans le cas des bourses pour l’internat en psychologie. Le comité exécutif de l’AELIÉS continuera à accentuer les mobilisations sur ces enjeux au cours des prochains mois afin de faire entendre raison au gouvernement.
Avancée importante pour les parents-étudiants
Par ailleurs, nous sommes satisfait-e-s de la bonification de l’exemption des pensions alimentaires pour enfants à charge dans le calcul de programmes d’aide gouvernementaux. Cette mesure représente 173 millions de dollars répartis sur les cinq prochaines années. Concrètement, le montant de revenus de pension alimentaire pouvant être exempté du calcul des aides financières gouvernementales passera de 1 200 $ à 4 200 $ par année par enfant dans le programme d’aide financière aux études. Il s’agit d’une nette amélioration par rapport à la situation précédente.
Optimisme pour le Réseau de Transport structurant de la Capitale (RTSC)
Au niveau du transport dans la région de Québec, nous saluons l’engagement du gouvernement à déposer un projet de loi afin de s’assurer que le réseau de transport structurant de la Capitale se réalise. Nous sommes aussi heureux de voir que les sommes nécessaires à sa réalisation, c’est-à-dire 1,8 milliard de dollars, sont confirmées dans ce budget. Il est aussi intéressant de constater que le gouvernement du Québec prévoit que le RSTC soit interconnecté avec la Rive-Sud de Québec.
Par contre, nous sommes déçu-e-s que le gouvernement ne recule pas dans le dossier du 3e lien et qu’il injecte 325 millions dans les études sur la faisabilité d’un lien routier à l’est entre Québec et Lévis. Nous croyons également que ces sommes auraient été beaucoup plus utiles si elles avaient été investies dans le financement de la recherche et dans le réseau universitaire.
Violences à caractère sexuelles : une initiative bienvenue
Suite à l’application de la loi 151 et la mise en place des politiques de prévention et de lutte aux violences à caractère sexuel dans les universités québécoises, le gouvernement annonce qu’il mettra en place un comité d’élues afin de procéder à des recommandations de moyens pour l’accompagnement des victimes de violences à caractère sexuel. Une somme de 50 millions par année sur 5 ans est donc allouée au ministère de la Justice afin de financer cette initiative. Nous tenons à saluer cette démarche et suivrons de près les recommandations qui émaneront de ce comité afin de continuer à soutenir les étudiant-e-s victimes de ces actes.
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