L’éternelle course aux bourses
La période des demandes de bourses fédérales et provinciales étant terminée, énormément d’étudiant.es aux cycles supérieurs se retrouvent désormais dans une période particulièrement stressante : l’attente et l’espoir d’une réponse positive des organismes subventionnaires fédéraux (CRSH, CRSNG et IRSC) et/ou des Fonds de recherche du Québec (FRQNT, FRQSC et FRQS).
Comme nous le confirme le rapport de l’enquête sur la santé psychologique universitaire « Sous ta Façade » de l’Union Étudiante du Québec, la précarité financière est un facteur individuel très fort dans l’explication de la détresse psychologique des étudiant.es aux cycles supérieurs. Ces réponses aux demandes de bourses auront donc un impact très grand sur le succès ou l’insuccès d’un projet de thèse ou de mémoire, mais également sur la santé mentale et la capacité à continuer des études de cycles supérieurs.
Des groupes sous-financés et sous-informés
Toujours dans son rapport de l’enquête en santé mentale, l’UEQ mentionne des « populations à besoins particuliers », parmi ces groupes, on retrouve notamment la communauté étudiante internationale et les parents-étudiants. Bien que la précarité financière frappe un grand bassin de la population étudiante, ces deux groupes semblent ressortir du lot. En effet, le mémoire de l’AELIÉS sur les enjeux d’intégration des étudiants internationaux nous indique qu’il « apparait clair qu’il y a un manque d’information sur la question financière auprès des étudiant.es internationaux »[1]. Il est donc clair que les étudiant.es internationaux ne sont pas suffisamment sensibilisé.es aux possibilités de bourses et de financement lors de leur arrivée à Québec.
Dans le cas des parents-étudiant.es, il peut être extrêmement difficile de conjuguer la vie familiale avec le rythme des études supérieures. Notre mémoire sur la situation des parents-étudiant.es affirme que « dans la mesure où les étudiants-parents ont moins d’heures de cours à couvrir, il s’accompagne souvent d’un accès limité à l’aide financière incluant les prêts et bourses de toutes sortes »[2].
Les services de l’AELIÉS
Il est du rôle et de la mission d’une association étudiante d’offrir des services à ces membres afin de répondre aux besoins de ceux-ci. Afin de combattre la précarité financière et l’endettement étudiant, l’AELIÉS offre à ses membres des bourses, subventions et commandites pour des communications scientifiques, voyages d’études ou stages. L’AELIÉS offre également une bourse dédiée aux étudiant.es internationaux en précarité financière (voir sur le site du BBAF). Pour les associations étudiantes aux cycles supérieurs, il est également possible de faire une demande de subvention annuellement.
Les revendications de l’AELIÉS
Bien qu’il soit nécessaire que l’AELIÉS offre tout le soutien possible à ces membres, il faut aussi faire pression auprès des institutions afin de bouger les choses et améliorer la condition étudiante. Sur le plan fédéral, l’AELIÉS a revendiqué cet automne un réinvestissement de 33.1 M$ dans les OSF ainsi qu’une augmentation de la durée des bourses à la maîtrise et au doctorat. Côté provincial, l’AELIÉS revendique une bonification de l’Aide financière aux études (AFE) ainsi que sa nationalisation par la Caisse de dépôt et de placements du Québec (CDPQ). Pour les parents-étudiant.es, nous demandons également de revoir le calcul des prêts et bourses en ne prenant plus en compte les pensions alimentaires. Bien qu’il soit ardu d’interpeller les acteurs politiques à ces enjeux, il est impératif de continuer de tenter de sensibiliser les décideurs publics. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui en vaut le coup.
[1] AELIÉS, « Mémoire sur les Enjeux d’intégration des étudiants internationaux à l’Université Laval », 2016, p. 15.
[2] AELIÉS, « Mémoire sur la situation des étudiants-parents », 2013, p.8.
- Le comité exécutif de l'AELIÉS