Pour plusieurs d’entre nous, les réunions des fêtes de fin d'année sont la place tout indiquée pour certains membres de notre famille de s’informer sur la poursuite de nos études. C’est alors que nous devons faire face à une des réalités des étudiant-e-s aux cycles supérieurs : exposer ce que nous faisons dans la vie à des personnes hors du monde universitaire et de la recherche.
La tâche est simple lorsqu’on étudie dans un programme professionnalisant basé sur l’expérience de travail, notre apport à la société est plus simple à expliquer, il est plus tangible pour nos proches. Or, pour les apprenti-e-s chercheur-e-s, les réunions familiales peuvent devenir un exercice délicat de vulgarisation scientifique. Une couche de complexité s’ajoute encore si notre projet fait partie de ce que l’on pourrait considérer comme de la recherche fondamentale.
Et encore, même lorsque nous réussissons à expliquer à nos proches ce qui occupe nos journées, il reste l’étape ultime : démontrer la pertinence de notre projet d’études. Force est d’admettre que les scientifiques n’ont pas la cote dans l’espace public en ce moment. Les médias font généralement peu de place aux expert-e-s dans les débats de société qui nous concernent tous et toutes. On n’a qu’à regarder les journaux à grand tirage où des éditorialistes s’improvisent experts quotidiennement sur de grands enjeux qui mériteraient des réflexions approfondies ainsi que de nombreuses nuances impossibles à apporter en une page.
Pourquoi les chercheur-e-s n’ont pas plus de place dans la société actuelle ? Sommes-nous destinés à être prisonnier-ère-s de cette tour d’ivoire qu’est l’université ? Évidemment, on ne peut pas répondre à ces questions dans un éditorial de 500 mots! Force est d’admettre que plusieurs discussions autour d’un plat chaud à base de patates et de viande devront avoir lieu afin que la population comprenne la pertinence de notre place dans les débats publics. En effet, la solution (et le problème) semble venir des chercheur-e-s eux-mêmes qui ne doivent pas hésiter à débattre dans les espaces publics (dont les soupers de famille) afin de démontrer l’utilité de la science dans les débats de société.
Par ailleurs, l’année 2019 s’annonce riche en polémique, dont plusieurs déjà entamées en 2018. Par exemple, on ne peut pas passer sous silence le fameux projet de 3e lien qui n’est appuyé, pour l’instant, par aucun expert crédible. Que fera le gouvernement Legault si toutes les études démontrent que ce projet n’a pas lieu d’être? Écoutera-t-il la population qui l’a élu ou les expert-e-s qui connaissent le sujet? Voici là la position difficile dans laquelle se retrouve tout-e politicien-ne aux prises avec un enjeu où la science et la volonté populaire sont en contradiction. D’ailleurs, plusieurs promesses du gouvernement caquiste se retrouvent dans cette situation. L’année politique s’annonce particulièrement intéressante!
-Le comité exécutif