Lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 4 novembre 2020, les membres de l’ÆLIÉS ont voté en faveur d’une position sur le logement abordable et l’ont mandaté de participer au sondage PHARE 2021 de l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE). Afin de mieux comprendre cet enjeu d’avenir pour la communauté étudiante lavalloise, il nous a paru important de l’expliquer.
Que sait-on de la population étudiante du Québec?
Selon l’Enquête PHARE 2017, 70% d’elle est locataire et 60 % se trouve sur le marché locatif privé. À titre de comparatif, seulement 8,5% dispose d’une chambre en résidence universitaire. De plus, le logement est la première dépense et la source principale d’endettement étudiant. En effet, au Québec « sept étudiant·es sur dix attribuent plus de 30 % de leurs revenus mensuels totaux au paiement de leur loyer, ce qui reflète la situation financière précaire » pour une majorité d’entre eux·elles.
Quelle est la situation dans la Ville de Québec ?
Pour les étudiant·es de la Ville de Québec, la question du logement représente également un enjeu de précarité financière important. Il importe d’abord de savoir que 67 % de cette population habite dans l’arrondissement Sainte-Foy-Sillery-Cap Rouge, dont 43,1 % résident dans la Cité universitaire. La majorité des logements qu’on y retrouve est jugée être en mauvais état et la majorité de leurs locataires étudiant·es ne viennent pas de la Ville de Québec. De plus, toujours selon l’enquête PHARE 2017, les étudiant·es provenant de l’Université Laval « paient 14 % de plus que sur le marché locatif pour un 3½, 13 % de plus pour un 4½ et 18 % de plus pour un grand logement (5½ et plus) ». Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que les propriétaires sur le marché locatif privé profitent du fait que les étudiant·es opteront pour une situation de colocation afin d’augmenter les loyers. En comparaison avec le reste des prix pour le logement dans la province de Québec, ces étudiant·es paient donc encore plus cher. Par ailleurs, plus de 70 % des étudiant·es lavallois·es dépensent plus de 30 % de leur salaire mensuel pour se loger. Sans surprise, les parents-étudiant·es forment l’une des populations les plus vulnérables, car iels doivent assumer des frais de loyer plus importants afin de fournir à leur famille un logement contenant assez d’unités pour assurer une qualité de vie adéquate. Il est à noter qu’ils ne peuvent pas nécessairement s’appuyer sur la colocation pour assumer ces frais.
Après avoir brossé le portrait du logement étudiant au Québec, puis spécifiquement dans la Capitale nationale, force est de constater que le marché locatif privé ne peut offrir de solution viable pour cette communauté qui souffre en grande majorité de précarité financière au quotidien. La clé se situerait donc dans le logement abordable. Or, beaucoup de travail reste à accomplir en cette matière puisque la législation et le support offert actuellement ne correspondent pas aux besoins réels de la population étudiante. À titre d’exemple, le montant du salaire annuel utilisé comme barème par l’Aide financière aux études pour permettre aux étudiant·es de couvrir leurs frais de subsistance est toujours trop faible et représente peu leur réalité financière. De plus, la catégorie de la population étudiante n’apparait pas dans les différents programmes d’aide au loyer offerts par les deux ordres de gouvernement à Ottawa et à Québec. Notamment, la Stratégie nationale sur le logement (SNL), la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le programme de supplément du loyer ou encore l’allocation logement ignorent la communauté étudiante.
L’ÆLIÉS appuie l’UTILE, qui milite activement pour que le logement abordable étudiant devienne une réelle alternative. L’organisme à but non lucratif a d’ailleurs établi des partenariats en collaboration avec plusieurs associations étudiantes au Québec qui permettront la mise en œuvre d’une panoplie de projets de logements abordables, écoresponsables et équitables.
– LE COMITÉ EXÉCUTIF DE L’AELIÉS