De Mathusalem à nos jours, il y a un mot que la majorité des êtres humains dans ce monde parfois si bruyant détestent : l’absence. Un mot qui vaut tout son pesant d’or car d’une part, dégage du négatif, il est aussi inhérent à l’existence humaine.
Voyons donc le sens de ce mot. Le Dictionnaire Larousse en donne plusieurs définitions, mais dans le cadre de cet édito, nous choisissons celle-ci : le fait pour quelqu'un de ne pas se rendre là où il est censé se rendre, de ne pas aller à son travail, de ne pas assister à un cours, de ne pas participer à toute activité à laquelle il est tenu d'assister. Une définition qui étaye ce que peut engendrer l’absence sur nous toutes et tous. Avec cette définition en tête, nous nous sommes demandé comment l’absence pouvait être représentée dans l’esprit de nos étudiant·e·s dans cette période aussi critique ?
De toute évidence…
Notre réflexion s’est posée sur le fait de « ne pas assister à un cours » et ce que ça implique. L’absence peut provoquer des contraintes menant l’étudiant·e à ne plus honorer ses obligations académiques censées conduire à sa graduation. Dans cet esprit, l’absence semble un mot que l’on préfère éviter, car il porterait les germes d’une fragilisation de nos certitudes et, par ricochet, nos radieux avenirs. C’est pour cela qu’il faille réfléchir à l’absence ou, comme l'écrivait Nathalie Plaat en 2021, y survivre : « survivre à l’absence de ce qui nous paraît pourtant imbriqué à notre survie nous pousse, en effet, à développer, très tôt dans notre vie, tout un tas de stratégies qui deviendront les socles de ce que nous pourrions oser nommer « culture », « créativité » ou encore « langage ». »
Tournons-nous vers l’espérance… « L’absent n’est pas remplaçable. Mais la brèche ainsi ouverte peut devenir le réceptacle de l’espérance qui ne s’éteint pas » disait pour sa part Bertrand Lesoing. Solidaire de cette pensée, il nous paraît vital de rappeler à notre communauté universitaire que malgré la présence de diverses absences en cette période de pandémie, nourrissons-nous en chœur d’espoir. Ce mot peut guérir le négatif de l’absence. Comme l’espoir d’un retour imminent en classe à capacité normale. Plein d’espoir et visionnaire pour ce retour en classe, nous émettons des vœux dont l’absence est le socle, soit une absence totale sur notre campus de discriminations, violences en tous genres, de barrières entre les sexes, d’inégalités, et plus encore. Voilà les formes d’absences que nous espérons et souhaitons. Rappelez-vous, le mois passé, nous nous sommes promis de rêver, alors rêvons ici et maintenant !
Cet éditorial a été publié dans l'édition de janvier 2022.